Ce mardi s’est tenu le dîner DRH 4 qui avait pour thème le mix générationnel. Les interventions de Serge Guérin et de François Moutot ses sont donc articulées autour de valorisation de cette mixité à travers des exemples tels que les métiers de l’artisanat.

En effet nous avions la chance de compter M.Moutot, Directeur Général de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat, parmi les intervenants de ce dîner. Ce dernier, nous à tout d’abord entretenu sur l’importance de la transmission des gestes et structures professionnelles.

En effet dans nombre de métiers c’est la maîtrise d’un geste professionnel qui est au coeur de l’entreprise.

Le secteur de l’artisanat est particulièrement sensible à cette notion de transmission des gestes et des savoir-faire. M.Moutot évoque alors deux caractéristiques des métiers de l’artisanat, dans un premier temps, comme évoqué ci-dessus, ces métiers reposent sur la maîtrise d’un geste professionnel. Et dans un second temps, le secteur de l’artisanat fonctionne sur un système de réponse à une demande et non à une politique d’offre. Cette singularité demande de fait à ces entreprises une pleine maîtrise de leurs outils afin de pouvoir satisfaire une demande de plus en plus pointilleuse.

M.Moutot nous rappelle qu’il n’existe pas de solution de continuité pour l’évolution des techniques de production et des savoir-faire. Ce constat nous amène donc à penser la transmission comme un processus qu’il faut penser et faire évoluer en fonction du métier et de l’époque. Quelle bonne nouvelle, rien n’est joué d’avance, tout reste à faire ou à entretenir !

Ce processus de transmission a d’ailleurs intérêt à s’appuyer sur le mix des générations afin d’assurer une transmission de valeurs, de techniques et de coutumes liées à un métier et à une entreprise.

Si la transmission pose probléme à de nombreuses entrerises, c’est le plus souvent parce que le mix-générationnel peine à être mis en place. Et le manque de maître d’apprentissage en est une des raisons de facto.

Ce sont ces maîtres d’apprentissage qui sont les piliers de la transmission en entreprise. Et c’est sur les similitudes entre ces maîtres d’apprentissage et la structure familiale que Serge Guérin a souhaité débuter son intervention.

Il nous rappelle, à juste titre, que la famille est le premier lieu de transmission. Que c’est en son sein que les cultures, les savoirs se transmette et vivent. C’est ainsi que l’on trouve un rapport à l’école différent que l’on se trouve en Asie ou en Europe. C’est aussi, en sociologie, le rôle de la famille, que de transmettre les valeurs du vivre ensemble et du respect. Et donc, dans ce cadre, le maître d’apprentissage à en quelque sorte le rôle d’un parent dont l’objectif est de transmettre.

Aujourd’hui, on constate donc un manque de maître d’apprentissage ainsi qu’un allongement considérable de l’espérance de vie pour une embauche des séniors qui s’amenuise.

En plus de ces deux tendances, on ne peut que constater les difficultés que les jeunes, eux, ont à rentrer dans l’entreprise.

Ces trois forces aboutissent à des entreprises sans « musique », voire à des entreprises de l’exclusion. Quand Serge Guérin nous dit que « les anciens donnent la musique de l’entreprise » il nous renvoie à la capacité des « anciens » à apporter de la vie, du corps et une rythmique à l’entreprise.

C’est pourquoi en rajeunissant leurs équipes ou en refusant l’entrée aux jeunes peu expérimenté que les entreprises tendent à pratiquer une politique d’exclusion pouvant mener à stériliser des entreprises prometteuses.

Il semble également important de faire remarquer que 48% des consommateurs ont plus de 50 ans. Si l’entreprise doit ressembler au marché afin de le satisfaire au mieux nous en sommes loin. Et cela sans souligner le fait que pour consommer ces 48% ont besoin d’un salaire ; donc d’un emploi.

Notre société se trouve donc dans une situation bien complexe où il lui faut trouver de nouveaux systèmes de management, de transmission et de conservation des savoirs.

Ce paysage qui peut facilement être rattaché à une analyse pessimiste de la situation est au contraire plein d’opportunités. Les « anciennes générations » que des études définissent comme moins aptes à appréhender les changements dus aux nouvelles technologies, sont pourtant celles qui ont connu le plus de révolutions qu’elles soient sociales, politiques, technologiques… M.Guérin et M.Moutot s’accordent pour dire que malgré l’image « réfractaire au changement » que véhiculent les anciennes générations elles sont pourtant celles qui ont connus le plus de changements et d’évolution donc par principe celles qui ont le plus fort potentiel d’adaptation.

 

Pour terminer ce dîner, nos deux experts ont cherché à nous sensibiliser sur l’importance de la réciprocité dans le processus de transmission. Des « anciens » qui souhaitent transmettre et des jeunes désireux d’apprendre.

Si « les anciens donnent la musique de l’entreprise » et les jeunes lui apportent son dynamisme on voit bien, ici, l’intérêt du mix-générationnel au sein de l’entreprise. L’entreprise met alors toutes les chances de son coté afin d’être en accord avec la structure du marché et avec ses attentes !