26 mars 2020

Aujourd’hui, nous vous présentons la réflexion d’Elodie Mielczareck, sémiologue spécialisée en body language, sur ces moments que nous vivons mais aussi la conférence en découlant.

La réflexion d’Elodie Mielczareck sur les temps que nous vivons 

Le changement comportemental ne se fait pas en un claquement de doigts. Il connaît plusieurs phases. A ce titre le schéma proposé par la psychiatre Elisabeth Kübler-Ross nous renseigne. Et nous rassure : nos comportements et ressentis sont normaux. La première phase est celle du choc et de déni : les personnes continuent à aller dans les cafés, les transports, etc. La seconde phase est celle des émotions négatives (frustration, peur, suspicion) : les personnes deviennent addictes aux médias (“junk news”). La troisième phase est celle de l’acceptation, accompagnée par une dose de créativité et d’adaptabilité : on propose des solutions. Chacune de ses phases sollicitent une zone particulière de notre cerveau. La dernière phase est davantage “pré-frontale” et il existe des exercices simples pour “muscler cette zone”, mécanismes abordés en conférence.

Et si, justement, cette crise sanitaire / sociale / économique était l’occasion d’une prise de conscience ? L’économie régit nos modèles, mais ces modèles restent appliqués par des humains. Si l’abnégation des personnels soignants nous touche autant, n’est-ce pas parce qu’elle nous rappelle à cette évidence ? Savoir communiquer, utiliser les bons mots, avoir les postures comportementales adéquates, développer son intelligence relationnelle : voici des “soft skills” qui deviennent de véritables “hard skills” par les temps qui courent…

La stratégie du Caméléon

Afin de mieux interagir avec les autres, mieux vaut savoir qui l’on est et avec quels bagages on part. Voici un petit test confectionné par mes soins, et inspiré par le test que je fais passer aux dirigent.e.s, pour faire ressortir leur dynamique comportementale. Et également savoir s’il leur est facile de solliciter cette zone préfrontale du cerveau, que j’appelle la zone “Caméléon”, liée à l’adaptabilité. Voici un lien vers le test : https://www.tryinteract.com/share/quiz/5e733fea7bb08b001447ba43

De manière pédagogique, il s’agit dans mes conférences de comprendre les rouages inconscients de la personnalité et de nos comportements à l’oeuvre dans les interactions humaines. Observer les expressions corporelles de son  interlocuteur, c’est décrypter ses résistances, ses motivations et son état d’esprit.

Pourquoi on ne peut pas s’empêcher de se toucher le visage en peine pandémie ? 

Face à la pandémie du COVID-19, l’OMS1 recommande de ne plus se toucher le visage. Les zones des yeux, du nez et de la bouche étant de véritables portes d’entrée2 au virus. Bonne nouvelle : se laver les mains diminuerait la contagion de 30 à 50%3. Mais pourquoi est-il si difficile pour nous, en tant qu’être humain, de ne pas se toucher le visage ? Voici trois explications principales. 

1°/ Se toucher le visage, c’est dans nos gènes. Il s’agit d’un héritage phylogénétique, c’est-à-dire d’une gestuelle observable également chez nos cousins les singes4. En effet, se toucher le visage est une gestuelle archaïque, réalisée le plus souvent de manière non consciente. On l’oublie très souvent mais les gestes ne sont pas uniquement culturels, ils sont aussi physiologiques. Et ils ne sont pas toujours corélés à l’activité verbale. 

2°/ La zone des mains est une zone particulièrement active. Souvent laissée de côté au profit de l’étude des émotions, la zone des mains est pourtant très liée à notre activité cognitive. 70 à 80% de nos aires cérébrales actives sont en lien avec nos mains. Ce qui fait dire à certains chercheurs5 que la main est davantage le reflet de notre inconscient et de notre état d’esprit que toutes les autres parties du corps. 

3°/ C’est un réflexe irréprescible avec une signification particulière. La micro-démangeaison surgit principalement dans un contexte d’anxiété et de stress6 . L’acte de se gratter permet, inconsciemment, de se décharger émotionnellement et de soulager7. C’est donc un bon révélateur : lorsque nous nous grattons, nous évacuons une tension interne. Et cela arrive beaucoup plus fréquemment qu’on ne le croit : environ une fois toutes les 2min308.

Et si vous appreniez, vous aussi, à décrypter les expressions corporelles de vos interlocuteurs ? Une étude9 a démontré que la capacité à décoder les intentions était un avantage certain dans les interactions sociales. Cela serait même prédictif quant au succès de l’entreprise ! C’est pour partager avec toutes ces nouvelles connaissances sur le body language que je vous propose une conférence, avec de nombreuses clefs de lecture faciles à retenir, pour augmenter votre intelligence relationnelle. 

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Pour en savoir plus, vous pouvez nous contacter 
Par téléphone : 01 44 92 44 92
Par mail : adgency@adgencygroup.com

Légende 
1 https://www.who.int/emergencies/diseases/novel-coronavirus-2019/advice-for-public
2 Mary-Louise McLaws, professeur d’épidémiologie, interviewée par le New Yok Times le 3 mars 2020.
3 Dr. William P. Sawyer, physicien et auteur du site HenrytheHand.com
4 Dimond & Harries, «Face touching in monkeys, apes and man evolutionary origins and cerebral asymmetry », Neuropshychologia n°22, 1984.
5 Geoffrey Beattie, Rehtinking body language, 2016.
6 Grunwald & co « EEG changes caused by spontaneous facial self-touch may represent emotion regulating processes  and working memory maintenance », février 2014.
7 Philippe Turchet, Le Langage universel du corps, 2013.
8 Mary-Louise McLaws, « Face touching: A frequent habit that has implications for hand hygiene », février 2015.
9 Marianne Schmid Mast, « Interpersonal Accuracy and Interaction Outcomes: Why and How Reading Others Correctly Has Adaptive Advantages in Social Interactions », 2020.