27 mai 2020, nous vous présentons la réflexion de Virginie Raisson-Victor, chercheure, auteure, conférencière et directrice du Laboratoire d’Études géopolitiques et prospectives (LÉPAC),  sur ce que représente cette crise pour nos sociétés.

LE PROCHAIN CHAPITRE DE NOTRE HISTOIRE

Jamais les Hommes n’avaient bénéficié d’un tel momentum pour écrire collectivement la suite de leur Histoire. Déjà invités par le réchauffement climatique à repenser leur modèle de développement, les voilà sommés par le péril sanitaire de faire des choix politiques, sociaux et sociétaux que la dépression économique en gestation vient interroger son tour. Alors quel bilan et quels enseignements de la crise pour quels possibles et avec quels outils ? Telles sont les questions que Virginie-Raisson Victor (Lépac) propose d’explorer en conférence.

En premier lieu, il y a ce que cette crise révèle de nos sociétés : leur vulnérabilité, leur opérationnalité sociale, leur peur de la mort. Il y a aussi ce que la crise vient questionner : consommation, mobilités, modes de vie et vie de famille ; tourisme et loisir ; gestion du temps de travail, socialisation et management ; dogmes budgétaires, priorités politiques et débat démocratique ; accès aux soins, à l’éducation et aux services essentiels ; consommation énergétique, pollutions et émissions de CO2… Il y a encore ce que le COVID 19 a définitivement établi tel que le grand basculement de nos vies vers le numérique, les relations en « distanciel » et la socialisation virtuelle. Déjà éprouvé par la lutte contre le terrorisme, la démocratie cède à son tour du terrain, avec notre consentement, au profit de notre sécurité, de la vie à tout prix.

Sur le plan géopolitique, il y a aussi ce que cette crise dit de l’ordre international, de ses fragilités et de ses insuffisances. Davantage qu’en révélateur en effet, le COVID19 y agit davantage comme un accélérateur du délitement de la puissance américaine et de la fermeture des frontières, un amplificateur de la crise politique européenne et de la démondialisation, une signature enfin de l’obsolescence du modèle multilatéral hérité du XXe siècle.

À son tour, telle la marée montante sur un château de sable, voilà que la gestion de la crise sanitaire vient saper le système économique qui tenait lieu de projet mondial de développement, révélant au passage la fragilité de ses connections et sa dépendance excessive aux flux de toutes sortes.

En somme, il aura fallu deux mois à peine à un micro-organisme pour tout bouleverser jusqu’à imposer un exercice universel d’adaptation collective d’une ampleur et d’une soudaineté inédites.

Effondrement pour les uns, répétition générale pour d’autres, grand soir écologique pour d’autres encore : selon de nombreux observateurs, cette mise à l’épreuve de nos systèmes sanitaires constitue en tout cas le seuil d’un « Après » dont on ne connaît encore ni le nom, ni la nature, ni la portée. Transition, révolution, nouvelle ère ou guerre civile ? À ce stade de la crise, toutes les options sont disponibles, exigeant de chacun, et de tous, de faire des choix en conscience et en connaissance.

Au moment d’écrire le récit d’un avenir durable, acceptable et néanmoins désirable, il est donc particulièrement important de paramétrer les scénarii disponibles pour en comprendre l’intelligence et poser les premières pierres de cet « après » :

  • Quel intérêt général pour quelles responsabilités et quelle liberté ?
  • Quels biens communs pour quel partage et quelle gestion ?
  • Quels outils de mesure pour quel progrès ?
  • Quelle gouvernance pour quelle régulation ?

Voici en somme les quatre grands axes de réflexion que Virginie Raisson-Victor propose d’explorer et d’éclairer pour permettre à chacun de s’en emparer, de débattre, de choisir et d’agir.

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